De la parole aux actes

16 septembre 2018
Jacques 2, 14-18
24^e dimanche du Temps ordinaire

( photo ©Depositphotos)

Que valent les paroles et les gestes d’un soi-disant chrétien si ce qu’il pratique au quotidien est en discordance avec l’Évangile? À l’entendre, à le voir on dirait qu’il a la foi, mais à y regarder de près, il ressemble plutôt à l’hypocrite et se compare à une cymbale retentissante! (Mt 6,5 et 1 Co 13,1).

C'est ainsi que certains de nos dirigeants, qu’ils soient de la scène politique ou religieuse, se vêtent de pratiques pieuses, déclarent qu’ils offrent leurs pensées et leurs prières à ceux qui sont victimes d’injustices et de tragédies, se font photographier devant des temples, ou encore citent des écritures saintes afin de justifier certaines démagogies, comme séparer des enfants de leurs parents, ce qui, contre toute attente, s’est bel et bien produit ces derniers mois aux États-Unis!

Si les propos de l’auteur de la lettre de Jacques que nous lisons cette semaine concernent avant tout la pratique de la charité, pourquoi ne pas extrapoler un peu autour de l’idée qui nous est suggérée et y voir un exercice de discernement?

Par exemple…

• Qu’elle est mon attitude face à de telles mascarades?
• Est-ce que je m’en rends moi-même coupable par mes gestes et mes paroles, ou bien complice par mon silence?
• Dois-je approuver des pratiques injustes sous prétexte qu’elles émanent d’une autorité politique, religieuse ou de quelqu’un qui récite publiquement des prières?
• Devrais-je plutôt m’en dissocier?
• Au fond, la question soulevée par Jacques est : qu’est-ce que ça implique d’être un disciple de Jésus Christ?

Serge Cazelais
Chargé de cours à la Faculté de théologie de l’Université Saint-Paul (Ottawa)