Les deux mains dans le plat de bonbons

11 novembre 2018
Marc 12, 39-43
32^e dimanche du Temps ordinaire

(photo ©Depositphotos)

En lisant l’évangile de cette semaine, je me suis demandé si je ne venais pas plutôt d’ouvrir le journal du matin... Jésus y décrit en effet une réalité de son temps qui est aisément transposable à la nôtre!

Une pauvre veuve dépose une offrande de deux sous au Temple. C'est bien insignifiant en apparence, mais ça constitue pourtant « tout ce qu’elle avait pour vivre ». (Marc 12,44). Quelques lignes plus haut, nous avions appris que des dignitaires religieux menaient une véritable vie de jet-set, dévorant « les biens des veuves » (Marc 12,40), sans aucun doute de celles qui justement s’arrachaient la vie.

Presque deux mille ans nous séparent du temps de la rédaction de cet évangile. Pourtant on voit bien que, suivant une expression populaire, plus ça change, plus c’est pareil ! Certains de ceux qui ont la charge de gérer les finances publiques, font peu de cas de la misère des contribuables. En pleine campagne électorale, un premier ministre québécois affirmait qu’une famille de trois personnes pouvait subvenir à ses besoins alimentaires avec $75 par semaine! Au cours de l’été de la même année 2018, les médias rapportaient que le président de l’Assemblée Nationale faisait bombance, servant des vins somptueux à ses convives aux frais d’une population à qui on avait pourtant imposé des politiques d’austérité économique! 

En attendant ce temps du jugement annoncé par Jésus (Marc 12,40), qu’est-ce que je peux faire? En tant que disciple du Christ, il me revient de dénoncer l’injustice et d’agir là où des leaders de la société déshonorent leur fonction et faillissent à la tâche.

Serge Cazelais
Chargé de cours à la Faculté de théologie de l’Université Saint-Paul (Ottawa)