Le repas au quotidien

23 juin 2019
Dimanche du Saint-Sacrement (C)
Luc 9, 11b-17

(photo ©Depositphotos)

S’il est indéniable que Dieu se rencontre souvent dans le recueillement et le silence, et que le sommet de la vie sacramentaire chrétienne soit la Table eucharistique, rien n’empêche de discerner sa présence à d’autres tables.

Les aliments que nous mangeons nous maintiennent en vie. De plus, nous sommes des êtres dotés d’un désir d’entrer en relation les uns avec les autres. Le repas au quotidien se révèle ainsi être l’occasion par excellence pour nous réunir en famille et entre amis. La table devient alors un lieu de partage, d’échange, de dialogue, de communion, chargé de signification; un lieu aussi de réconciliation (Lc 15,23-24) et de guérison (Lc 7,36-50), véritable espace sacré dans sa dimension la plus solennelle (Gn 14,18-19). Il n’est donc pas étonnant que divers lieux de l’Écriture nous montrent que Jésus avait non seulement pris part à la table des hommes et des femmes (Lc 7,36; Lc 15,2; Lc 24,28-20), mais aussi qu’il ait établi que c’est autour d’une table que ses disciples se souviendraient de lui en partageant du pain et du vin (1 Co 11,24-26).

Là où deux ou plus sont réunis en son nom, le Christ nous dit qu’il manifeste sa présence au milieu d’eux (Mt 18,20). L’Évangile de cette semaine montre que les disciples voulaient renvoyer la foule afin que les gens aillent manger ailleurs, alors que Jésus, lui, a tenu à les garder (Lc 9,12-13). Voulait-il simplement faire un miracle et les rassasier, ou bien nous enseigner et nous faire réfléchir à toutes les dimensions symboliques et spirituelles que prend le repas pris en commun?

Serge Cazelais
Chargé de cours, Faculté de théologie, Université Saint-Paul (Ottawa)