Que vais-je porter cette année à Noël?

1^er décembre 2019
Romains 13, 11-14
1^er dimanche de l'Avent (A)

(photo ©Depositphotos)

Chaque année, durant les semaines qui précèdent la période des Fêtes, la publicité déshabille des chants traditionnels chrétiens afin d’en faire les jalons d’un processus de logique marchande. Écoutons un instant ces jingles à la radio, non pour les apprécier, mais pour le constater : on accoutre et affuble des airs joyeux, faisant disparaitre les paroles de foi qu’ils portent à l’origine, les troquant pour des refrains mercantiles afin de tenter de nous hypnotiser et nous faire croire qu’être généreux et aimer, c’est consommer, acheter des biens matériels et les offrir à ceux qui nous sont chers. Loin de moi l’idée de suggérer qu’il faille tout cesser, mais je me questionne : Est-ce bien seulement à cela que se résume cette fameuse “magie de Noël” qu’il faudrait entretenir?

Nous entrons dans la période de l’Avent, qui n’a rien à voir avec le va-et-vient stressant pour nos corps et nos finances que constitue la course aux cadeaux d’avant Noël. L’Avent est en effet un temps liturgique qui nous prédispose à célébrer dans la joie l’avènement du Fils de Dieu dans notre monde. Pour nous chrétiens, il s’agit de ne pas demeurer passifs devant cet étalage ténébreux d’un matérialisme outrancier qu’on a imposé à l’humanité. Ainsi, l’apôtre Paul nous presse à poser un geste concret, celui de sortir du sommeil (Rm 13,11; Ep 5,14), afin de vivre au grand jour et nous affranchir de certains comportements aliénants (Rm 13,13). Il nous exhorte : « Revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ. » (Rm 13,14; Ga 3,27; Ep 4,24) Porter le Christ comme un vêtement, porter la Bonne Nouvelle et porter les fruits de l’Esprit (Ga 5,22-23), c’est cela pour moi le véritable sens de Noël!

Serge Cazelais
Bibliste et historien des religions