Le lieu de la présence du Christ

Matthieu 18, 20
23^e dimanche du Temps ordinaire
6 septembre 2020

(photo © Depositphotos)

Certains grands mystiques de la tradition chrétienne évoquent un état d’esprit qu’on désigne comme étant une nuit de la foi, un sentiment d’obscurité et de solitude, un espace temporel durant lequel on cherche à ressentir la présence de Dieu, en vain. Pas étonnant alors que nombre d’entre nous, honnêtes croyants, en venons aussi à nous imaginer que Dieu est loin, inaccessible, trop occupé pour nous, voire complètement absent. Rencontrer Dieu au quotidien, est-ce possible pour moi?

Une avenue qui mène à l’ouverture de nos yeux est celle des relations que nous pouvons établir les uns avec les autres. L’être humain créé à l’image et à la ressemblance de Dieu (Genèse 1,26-27) a dans sa nature ce désir de vivre en communion avec l’ensemble de la création et d’interagir avec les autres. Si Dieu est Amour, nous sommes ainsi conçus pour aimer (1 Jean 4,7-8), nous sommes appelés à devenir à notre tour créateurs de nos espaces de vie en imitant le Christ et en cultivant en nous les sentiments d’amour, de communion, de partage, de compassion qui étaient les siens (Éphésiens 5,1-2 ; Philippiens 2,1-5).

Pour notre part, demeurons dans la simplicité : un sourire, un mot d’encouragement, donner un peu de son temps ; même en cette période difficile que nous traversons, durant laquelle on nous demande de garder une distanciation de deux mètres les uns des autres, tout ça est réalisable. Sentir, voire même avoir la profonde conviction que Dieu est alors présent serait-il aussi simple? Jésus a bel et bien confié à ses disciples qu’il en était ainsi en disant : « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. » (Matthieu 18,20)

Serge Cazelais
Bibliste, historien des religions et chargé de cours à l’Université Saint-Paul (Ottawa)