Le Christ, ni silencieux, ni lointain...

Jean 14, 19-20
6^e dimanche de Pâques (A)
17 mai 2020

(photo © DepositPhotos)

Depuis plusieurs semaines, la plupart d’entre nous sommes confinés dans nos demeures et un bon nombre pourraient le rester pour un temps indéterminé. Nous éprouvons la solitude ; des aînés en résidences ne peuvent plus sortir dehors et l’essentiel de nos rapports interpersonnels se jouent sur le plan virtuel. Les réseaux sociaux s’avèrent être les seuls espaces de rencontre où certains arrivent à étancher leur soif relationnelle. Nous ne pouvons en effet que lire ce que nos proches écrivent, entendre une transmission de leur voix, voir une image d’eux-mêmes qu’ils projettent pour l’instant d’une brève conversation en direct sur une plateforme comme Zoom, Skype, Facetime ou Messenger.

Dans de telles conditions, comment rassurer nos amis, nos parents? Ils sont à la fois si près de nous grâce aux outils technologiques de télécommunication, mais en même temps si loin qu’il nous est impossible de ressentir la chaleur et le réconfort d’une poignée de mains ou d’une accolade. Comment nous convaincre nous-mêmes qu’ils vont bien, qu’ils sont là, malgré la distance? Comment vivons-nous cette manière radicalement nouvelle d’expérimenter ce type de relation sans une présence tangible?

Jésus annonce que le monde ne le verra plus alors que nous, chrétiens, savons qu’il est vivant (Jean 14,19). Les dernières semaines nous ont offert une occasion de méditer cette parole, de la concrétiser et de saisir une autre promesse du Christ Vivant (Luc 24,6), celle d’être avec nous tous les jours (Matthieu 28,20). Ainsi, nous le voyons, même s’il n’est pas présent dans la chair ; c’est son esprit qui demeure avec nous et en nous (Jean 14,16-20), et qui nous ouvre les yeux à la vie (2 Corinthiens 3,6)!

Serge Cazelais
Bibliste et historien des religions